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 Histoire du jeu

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Xenala

Xenala

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MessageSujet: Histoire du jeu   Histoire du jeu EmptyLun 30 Juin - 15:22

Histoire du jeu 05092012_123758_BGSTORY_454783

Chapitre 1 – Un guerrier meurt dans le désert ; la veuve et l'orphelin pleurent

La renommée du grand guerrier Xiao Hongwan n’était plus à faire. Son talent et son adresse au combat étaient connus dans tout le pays. Ainsi, c’est naturellement qu’il se chargeait des missions de la plus haute importance. En 1371, c’est Zhu Yuanzhang qui vint lui confier une mission secrète : assassiner le général Wang Bao Bao de Bei Yan.

Accompagné de ses hommes les plus fidèles et avec  son intellect pour seul guide, Hongwan réussit à se faufiler entre les rangs de soldats ennemis et à s’introduire dans le campement du Général Wang Bao Bao pour le poignarder dans son sommeil. Une fois leurs ordres exécutés, Hongwan et ses hommes décidèrent de prendre la fuite avant de se faire repérer, mais hélas, il était déjà trop tard : le groupe était tombé dans une embuscade. Malgré sa surprise, Hongwan eut la présence d’esprit et l’ingéniosité de faire diversion afin de couvrir ses hommes et de leur permettre de battre en retraite.

Satisfait d’avoir mené à bien la mission qu’on lui avait confiée, Hongwan se lança à corps perdu dans un combat dont la seule issue possible était la mort. Fou de rage, il leva les poings au ciel et rugit férocement avant de charger ses ennemis, tête baissée. Lucide quant à sa mort imminente, il tenta tout de même de la retarder de quelques instants, sachant que chaque minute supplémentaire qu’il passerait à se battre représentait un pas de plus vers la liberté pour ses hommes. Debout face aux ennemis qu’il repoussait du bout de son épée, Hongwan crut un court instant pouvoir survivre à ce combat, mais la lumière au bout du tunnel s’éteignit lorsqu’apparurent douze soldats qui le chargèrent sans pitié, lui infligeant les blessures mortelles qu’il avait redoutées jusque-là. Le sang ruisselait le long de son visage, mais il réussit à dévisager un à un les hommes qui pensaient l’avoir vaincu et se mit à rire triomphalement avant de s’écrouler sur le sol, mort.

Les hommes d’Hongwan, fidèles à leur maître – qu’ils n’avaient abandonné que sur ses propres ordres – risquèrent leur vie pour rapporter sa dépouille afin de la mettre en terre dans ce paisible village des Plaines centrales dont il leur avait souvent parlé.

Ding Huanfeng, la femme d’Hongwan, fut bouleversée par l’annonce de la mort de son mari. Son désespoir se transforma vite en colère lorsqu’elle apprit que les soldats avaient fui, laissant son époux seul face aux armées ennemies. Elle ne put s'empêcher de les blâmer pour la perte de son mari et alla même jusqu'à les qualifier de lâches.

Xiao avait deux fils au moment de sa mort, le plus âgé des deux – Xiao Tianfang – étudiait l'art du kung-fu à l'École des mendiants tandis que le plus jeune – Xiao Tianqing – n’avait alors que neuf ans et vivait avec sa mère. Dans les jours suivant la mort de Xiao, Ding Huanfeng décida de confier la garde de son fils Xiao Tianging à un ami de longue date qui possédait une villa sur la montagne Wansu. Xiao Qianqiu, éperdument amoureux de Ding depuis des années et appréciant grandement ses fils, n'hésita pas une seconde avant de recueillir Xiao Tianqing.

Ainsi rassurée quant à l'avenir de son fils, Ding – dont la passion et le courage n’avaient rien à envier à ceux de son mari en dépit de son apparence faible et fragile – commit un suicide rituel pour rejoindre son bien-aimé dans l’au-delà.

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Chapitre 2 – La traîtrise d’un Empereur ; la déception amère des soldats

Quelques semaines passèrent et le Général Guo Jia avait remplacé Xiao Hongwan à la tête de l’escadron. Prendre la succession du vénérable Xiao Hongwan auprès de ses hommes aurait relevé du défi pour n'importe qui d'autre, tant ces derniers respectaient leur défunt leader, pourtant Guo Jia n’eut aucun mal à s’imposer en tant que chef des troupes. En effet, il était connu à travers tout le pays autant pour ses talents de tacticien hors pair que pour l’aisance avec laquelle il menait ses troupes. C’est ainsi que les hommes retournèrent au palais victorieux.

L'Empereur Zhu Yuanzhang – dont l’ambition et l’égocentrisme n’étaient pourtant un secret pour personne – avait étonnamment pris la peine d’organiser une cérémonie pour le retour du Général et de ses hommes. Au moment de l’inspection, l’Empereur passa entre les rangs ainsi formés et félicita les soldats un à un, leur tapotant amicalement l’épaule. Arrivé au niveau du Général Guo Jia, il le prit dans ses bras comme s’il avait été son frère, annonçant haut et fort que tous pouvaient rester au palais aussi longtemps qu’ils le désiraient. Une émotion particulière, mélange de joie et de rage liée au deuil de leur chef, s’empara des soldats dont les cris de contentement résonnèrent dans toute la salle. Le Général Guo Jia quant à lui – homme sage et réfléchi – hésita un moment avant d’accepter l’offre de l’Empereur.

En effet, peu avant la cérémonie, alors qu’il s’approchait des portes du palais afin de rejoindre ses hommes, il avait été interpellé par un certain Liu Ji. Bien que conseiller et ami proche de Xiao Hongwan, Liu Ji n’avait pas le rang nécessaire pour héler un général de la sorte. Cependant, le Général ne s’était pas senti offensé et l'avait même encouragé à exprimer ce qu’il avait de si pressant sur le cœur. Lui Ji, réalisant qu’il n’arriverait pas à se faire comprendre en haletant de la sorte, s’était arrêté un instant, le temps de reprendre son souffle et de se calmer quelque peu. « Ne faites pas confiance à l’Empereur ! » avait-il murmuré à l’oreille du Général d’un ton glacé et inquiétant. Tous deux avançaient vers les portes du palais et tandis que le Général s’efforçait d’écouter attentivement les explications de Lui Ji, ce dernier fut promptement repoussé par les gardes de l’empereur.

C'est ainsi que, face à l’homme le plus puissant de son temps, le Général repensa aux mots de Lui Ji avant de s’exprimer, à contrecœur : « Je suis un vieux soldat fatigué ; ces hommes et moi-même avons mené plus de combats que n’importe qui dans ce royaume pour le défendre. Ainsi, je vous demande d’autoriser ces hommes à rentrer chez eux. En effet, bien que nous appréciions la bonté de votre offre, celle-ci ne saurait répondre à ce que nous souhaitons réellement : retrouver une vie paisible aux côtés de nos proches. »

L’Empereur, peu habitué aux refus, mais surtout à ce que l'on décline l'une de ses précieuses offres, fut quelque peu choqué par ces propos. Il n’en laissa cependant rien transparaître, comme son rang l’exigeait, et c’est avec un sourire narquois qu’il accepta la demande de Guo Jia d’un signe de tête. Ainsi, les hommes avaient la permission officielle de voyager librement sur les terres du royaume et de fait, celles de l’Empereur.

Mais en réalité, Guo Jia était loin d'avoir obtenu la liberté de ses hommes. En effet, malgré son annonce officielle, l’Empereur s'empressa de signer un décret secret ordonnant l’élimination de chacun des hommes impliqués dans l’assassinat du général Wang Bao Bao. Toute personne pouvant porter atteinte à l'autorité suprême de l'Empereur se voyait donc condamnée.

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Chapitre 3 – Lv Ya et les cinq maîtres du Mont Hua

Dix-sept années s'écoulèrent. Lv Ya, l'un des éminents maîtres de l'école du sanctuaire de la Montagne enneigée, semblait hypnotisé par une étrange technique appelée « lame ensanglantée ». Tout d’abord intrigués par cette méthode, les étudiants la rejetèrent très vite, la jugeant maléfique et effrayante. Peu de temps après, Lv Ya fut renvoyé de l'école qui l'avait jadis formé. Furieux, il se retira de la Montagne pour se perfectionner seul, loin des autres. On raconte que c'est à ce moment-là qu'il se serait rebaptisé « Lv Ya, Maître de la lame ensanglantée » afin de gagner le respect de quiconque douterait de son nouveau pouvoir.

L'hiver suivant, Lv Ya prit part au traditionnel tournoi de Kung Fu du Mont Hua. Il ne le savait pas encore, mais parmi les candidats se cachaient cinq maîtres redoutables dont le style et les techniques s’avéraient aussi uniques et efficaces que les siennes !

L’un d’entre eux n’était autre que le Général Guo Jia, soldat vétéran connu pour avoir servi sous les ordres du regretté Xiao Hongwan. Grand favori du tournoi, il était célèbre pour son aptitude à prévoir le moindre mouvement de ses adversaires, sa force titanesque et son agilité sans pareil. Cependant, peu connaissaient son arme secrète : la technique de l’attaque des points nerveux. Ainsi, il n’eut aucun mal à passer les premiers tours du championnat, écrasant ses adversaires un à un.

Ensuite, on retrouvait Lin Tiannan, descendant d’une éminente famille du monde des arts martiaux. Depuis sa plus tendre enfance, Lin Tiannan s’était entraîné à devenir le plus grand Wulin que le Jianghu ait jamais connu. Il avait même réussi à obtenir le titre de Wulin Mengzhu – le maître élu des Wulins – s’imposant ainsi comme un leader doué et respecté du code de Xia.

Le troisième adversaire notable de Lv Ya était un moine du nom de Xuan Jian, membre d’un ordre qui pratiquait les arts martiaux dans le but de purifier l’âme. Sa vie se résumait à l’étude et la pratique de tous types d’arts martiaux, si bien que malgré son jeune âge, il maîtrisait déjà les vingt-deux mouvements des soixante-douze manuels Shaolin. Xuan Jian avait un regard si intense qu’il avait réussi à intimider la plupart de ses adversaires avant même le début du combat.

Le premier match d’Hei Baizi avait débuté sous les rires et les railleries du public. Rien ne laissait donc présager qu’il s’imposerait parmi les plus redoutables participants. En effet, Hei Baizi était tout sauf imposant : il ne possédait pas d’arme, sa tête s’élevait à un mètre à peine du sol, il avait la carrure d’une fillette de douze ans et le teint blafard. Pourtant une étincelle diabolique semblait illuminer son regard et ses petits rires malsains contrastaient avec sa voix étonnamment grave pour un homme de cette taille. Le combat débuta lorsque le premier adversaire d’Hei Baizi le chargea, l’arme levée au ciel. Alors que tous s’attendaient à voir Hei Baizi traversé par une lame, celui-ci s’écarta de la trajectoire de son ennemi et lui asséna un coup d’une vitesse et d’une violence extraordinaires. Il avait réussi, en l’espace de quelques fractions de seconde à peine, à feinter son ennemi, sortir une arme de nulle part et la planter dans le cœur de son adversaire. À partir de ce moment, il ne fut connu que sous le nom d’Hei Baizi, le Maître des armes cachées.

Le cinquième et dernier adversaire notable de Lv Ya n’avait pas de nom. Originaire du Mont Jiu Gong, il se faisait appeler « l’épéiste du Mont Jiu Gong » ou tout simplement « Jiugong ». Vêtu intégralement de guenilles, il réussissait à dissimuler la majeure partie de son apparence, renforçant ainsi le mystère qui planait autour sa personne. La seule partie visible au travers des lambeaux tombants était son épée, véritable extension de son corps, aussi brillante que la pleine lune dans une nuit d’été.

Les phases éliminatoires s’étirèrent sur plusieurs jours et chacun de nos six champions évinçait un à un les adversaires qui lui barraient le chemin de la victoire, offrant aux spectateurs des démonstrations techniques à couper le souffle. Alors que le tournoi touchait à sa fin, Lv Ya, Guo Jia, Lin Tiannan, Xuan Jian, Hei Baizi et Jiugong se retrouvèrent pour la finale qui devait les départager. L’enjeu était de taille : en obtenant la reconnaissance du public, l’ultime vainqueur assurerait son avenir. Ainsi, de nombreux étudiants attirés par ses techniques nouvelles lui permettraient de monter sa propre école. Le combat final opposant les six hommes s’annonçait donc rude.

Le jour de la finale, les champions furent accueillis par le grondement sonore de la foule. Chacun hurlait le nom de son favori, espérant ainsi surpasser les cris de son voisin. Les paris eux aussi allaient bon train et les prix s’envolaient. Arrivés dans l’arène, les hommes se saluèrent mutuellement et se souhaitèrent « bonne chance ». S’il n’avait pas été question d’une finale de tournoi de kung-fu, on aurait pu croire que ces hommes étaient des frères d’armes.

Le combat débuta sur les chapeaux de roues. Il était difficile d’imaginer certains concurrents résister plus de quelques minutes sans se faire éliminer par un coup d’épée bien placé. Heureusement, chacun réussi à piocher dans ses réserves avant de retrouver ses marques. La bataille reprit de plus belle. Les coups d’épée fusèrent. Chaque faiblesse de l’ennemi était à exploiter pour parvenir à la victoire. Le combat dura des heures, les hommes étaient épuisés mais aucun n’était prêt à abandonner.

La nuit tomba et on fit installer des flambeaux autour de l’arène afin que le combat puisse continuer. Affamée, frigorifiée et morte de fatigue, la foule était toujours là, acclamant et soutenant ses champions. Quitter l’arène avant la fin du combat était inconcevable. On atteignit bientôt la vingt-quatrième heure de lutte acharnée. Il fallait alors se rendre à l’évidence : il n’y aurait pas de vainqueur unique, aucun d’entre eux se démarquant réellement des autres.

Le verdict tomba enfin : les juges, dans l’incapacité de désigner lequel des finalistes méritait davantage le titre de Maître, récompensèrent les six concurrents. Il s’agissait d’une première dans l’histoire même du tournoi. Très vite le bruit courut que ces six combattants n’étaient pas des hommes, mais des dieux. Un banquet géant conclut le tournoi et chacun put discuter des moments forts des derniers jours.

C’est ainsi que naquit la légende des Six Maîtres du Mont Hua.

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Chapitre 4 – Attaque extérieure et lutte intérieure
Première partie

Les Six Maîtres régnèrent paisiblement sur le Mont Hua jusqu’au jour où, deux années plus tard, un puissant groupe de guerriers Wulin venu d’une contrée lointaine entreprit de s'imposer sur les Plaines centrales. La nouvelle s’ébruita jusqu’au sommet du Mont et les Six Maîtres décidèrent d’unir leurs forces afin de repousser l’ennemi. Très vite, ces derniers furent rejoints par bon nombre d’étudiants et autres volontaires soucieux de défendre le pays.

Alors que la menace se rapprochait, les Maîtres se saluèrent une dernière fois avant de faire face à leurs nouveaux adversaires. De même, on encouragea, conseilla et avertit les étudiants, leur annonçant ce combat comme l’une des étapes décisives de leur vie de Wulin. Pris au dépourvu et surpassés en nombre, les six leaders restaient néanmoins confiants.

Les premières escarmouches laissèrent rapidement place à une bataille générale au cours de laquelle les Six Maîtres s’élançaient et fendaient les rangs ennemis, éliminant ainsi leurs adversaires un à un. Alors que la poussière retombait, on pouvait découvrir nos six vétérans, debout au milieu des décombres et des cadavres ennemis parmi lesquels gisaient également ceux de leurs infortunés amis et étudiants. Évaluant le massacre qui les entourait, Guo Jia, Lin Tiannan et Xuan Jian affichaient plus de honte et de tristesse sur leurs visages qu’une quelconque fierté, et même s’ils savaient que leurs ennemis ne leur avaient pas laissé le choix, tous trois se sentaient salis par toutes ces morts.

Hei Baizi, indifférent à cette boucherie humaine, semblait même en avoir retiré une certaine satisfaction.

Lv Ya quant à lui, pourchassait les quelques fuyards, avec la ferme intention de les punir pour avoir osé tenter de lui survivre. L’un de ses étudiants eut alors la malheureuse idée de vouloir se mettre en travers de son chemin pour calmer son ardeur. Son initiative lui fut fatidique : le pauvre homme se retrouva rapidement à terre. Lv Ya écrasa sans pitié ses dix doigts gigotant au grand air et lui trancha la tête sans même prendre la peine d’écouter ce que son ami avait à lui dire.

Prenant petit à petit conscience de ce qui venait de se passer, Xuan Jian, le plus droit des Six Maîtres, se jeta sur Lv Ya, sans se douter qu’il venait de défier à mort l’un de ses alliés les plus puissants. Ce dernier fut cependant arrêté par le rire moqueur de Lv Ya qui ne manqua pas de lui afficher un mépris sans pareil en lui tournant le dos d’une manière fort irrespectueuse. L’étincelle de rage qui se profilait dans les yeux du moine se transforma rapidement en un véritable brasier.

Jian se précipita sur Lv Ya et lui assena un coup magistral dans le dos qui le propulsa dans les airs. Affalé sur le ventre, le teint livide et l’épée coincée contre son abdomen, Lv Ya luttait pour se remettre sur le dos tandis que le moine s’éloignait. Cependant, à mesure que Lv Ya rageait, Jian réalisa, horrifié, que l’acte qu’il venait lui-même de commettre ne valait pas mieux que ceux de celui qu’il avait condamné. La vive émotion qu’il ressentait, mélange de honte et de rage, l'amena à prononcer les paroles suivantes : « Evil Blade ! Comme tu aimes à te faire appeler. Si je possédais ne serait-ce que la moitié de ta soif sanguinaire, je te tuerais sur le champ. Mais je ne m’abaisserai pas à ce niveau. Ainsi, je me contenterai, pour cette fois, de te bannir de notre clan. Cependant, sache que si tu devais nuire une nouvelle fois à des innocents, notre châtiment ne connaîtrait pas de limite. »

Xuan Jian laissa sa victime se tortiller sur le sol avec pour seul compagne, sa terrible humiliation. Quelques heures plus tard, Lv Ya parvint à se lever, et jura, bien qu’un peu tard, qu’il se vengerait un jour d’un tel affront. Oui, en moins de temps que ne pouvait l’imaginer le moine, il maîtriserait son « épée ensanglantée » à la perfection, peu importe le prix que cela pourrait lui coûter.

Peu de temps après, Lv Ya quitta le Mont Hua et débuta l’un des programmes les plus difficiles qu’il ne lui eut jamais été donné. Exterminant le moindre être vivant susceptible de croiser son chemin – soldats, vagabonds, femmes et enfants – notre guerrier s’endurcissait au nom de la perfection totale de ses compétences. Sa rage s'intensifiait à chaque nouveau meurtre à tel point qu’il fit le serment de ne jamais nettoyer son épée souillée par le sang de ses innocentes victimes avec d’autres chiffons que ceux qu’il parviendrait à arracher du corps sans vie de Xuan Jian.

En un an à peine, les cinq autres Maîtres eurent vent des cruautés diverses et variées de leur ancien allié. Refusant que ce dernier ne salisse complètement la réputation des Wulins, ils décidèrent de mettre fin à ce carnage. Jiugong fut donc désigné pour rétablir la justice dans le Jianghu, une fois pour toutes.

Après avoir traqué le démoniaque Evil Blade pendant plus d’une semaine, Jiugong retrouva finalement sa proie, aiguisant nonchalamment son épée, un soir de pleine lune, dans la forêt des Sept Pins.

Jiugong se rapprocha de l’homme qu'il avait autrefois appelé son frère. Menaçant Lv Ya de son épée, les yeux plongés dans ceux de sa victime, il murmura clairement ces quelques mots : « Toi que l’on appelle Evil Blade, tu as terni le nom des Wulins trop longtemps. Prépare-toi à mourir ». En un geste, Lv Ya releva son arme et parvint à repousser l’épée de son adversaire. Les deux hommes échangèrent plusieurs coups rapides qui eurent raison de Jiugong. Ce dernier dû bien admettre que la formation de Lv Ya avait porté ses fruits. Sa vitesse et sa force avaient augmenté, presque autant que son inconditionnelle cruauté. Lv Ya semblait prendre le dessus à plusieurs reprises, son arme se recouvrant du sang d’un Jiugong qu’il ne parvenait cependant pas à maîtriser. La défaite n’était une option pour aucun des deux hommes, si bien que le combat se prolongea durant trois jours et trois nuits.

Alors que le quatrième jour approchait, que la lune rencontrait un soleil prometteur, nos deux champions se tenaient toujours au pied de la Cité interdite, plus décidés que jamais à remporter la bataille. La nuit semblait même avoir revigoré Jiugong. Fermement serrée entre ses deux mains, l’épée de ce dernier s’immobilisa un cours instant, le temps d’une profonde inspiration.

Lv Ya n’aurait pu rêver plus belle occasion. Il profita de ce qu’il pensait être un moment de faiblesse pour charger son adversaire. La combinaison lvyaienne semblait parfaitement étudiée : trois pas de côté, grand jeté suivi d’une myriade de coups à l’encontre de sa victime. Le résultat avait toujours été fatal.

Une fois lancé, Evil Blade ne pouvait plus reculer. C’est ainsi que la panique l’envahit à mi-hauteur, lorsque qu’il fut arrêté par l’impressionnante épée de son rival. Les armes des deux guerriers s’entrechoquèrent brutalement avant de les propulser au sol.

Jiugong fut le premier à reprendre ses esprits. Il effectua une roulade – plus ou moins élégante selon les légendes – avant de retomber sur ses pieds, l’épée à la main. Autour de lui s’éparpillaient pêle-mêle, branchages, butes de terres et autres types de décombres.

Plus surpris que blessé, Lv Ya se ressaisit avant de constater avec effroi que sa précieuse arme avait été brisée. « Qui es-tu ? » lança-t-il d’une voix faiblarde. L’angoisse se lisait à présent clairement sur le visage de Lv Ya.

Echauffé par l’intensité de la lutte, Jiugong enleva doucement les lambeaux qui recouvraient son visage puis déclara à voix basse : « Je suis l’instrument de ton châtiment. »

Incapable de prononcer un mot, Lv Ya fixa sa lame cassée et soupira. Un faible sourire se dessina alors sur ses lèvres : il se sentait libre. Il se tourna ensuite vers Jiugong qu’il semblait enfin reconnaître et conclut l’échange par un simple « Je suis fatigué ».

Epargné une seconde fois, Lv Ya s’exila dans le désert. Il marcha si longtemps que ses pieds se couvrirent de sang. Au final, il ne trouva jamais la paix et le réconfort. Comment racheter ses péchés ? Comment oublier les terribles massacres qu’il avait commis ? Certes, Lv Ya avait été possédé par son arme, mais il n’en était pas moins coupable. Ainsi s’éteint Lv Ya, seul et en pleurs, six mois à peine après sa rencontre avec Jiugong, le seul homme qui soit parvenu à le sauver.

Deuxième partie

Une fois Lv Ya parti, les cinq autres maîtres se séparèrent définitivement, soucieux de poursuivre leur propre destinée.

Hei Baizi, égal à lui-même, avait conservé son ambiguïté éternelle : s’il ne semblait pas attiré par les forces du mal, rien ne démontrait qu’il agissait au nom de la justice. Au cours de son pèlerinage lui imposant la traversée des régions ouest du pays, il trouva refuge dans le fameux temple Da Lun. Friands de combats, les gardiens du sanctuaire s’étaient rapidement fait connaître pour les concours d’art martiaux qu’ils organisaient chaque premier dimanche du mois. Il était impensable pour Hei Baizi de laisser passer une telle occasion de prouver une nouvelle fois son habileté.

Ainsi, le dimanche venu, on lui désigna son adversaire qui n’était autre que l’aide de cuisine du temple. Le pauvre apprenti tremblait face à un adversaire pourtant à peine plus épais que son arme mais dont le regard aurait pu terroriser toute une armée. Notre Maître se gargarisa de son propre rire entraînant avec lui son public, avant de stopper net, créant ainsi un malaise général. Le jeune garçon se prépara alors mentalement à combattre un homme contre lequel il n’avait, de toute évidence, aucune chance. Une fois de plus, il ne fallut que quelques instants à Hei Bazi pour terrasser son ennemi. Cependant, ce jour-là, rien ne justifiait une telle puissance d’attaque face à un adversaire aussi faible et les autres moines jetèrent un regard de dédain à cet homme qu’ils prenaient pour un vieux fou arrogant.

Réalisant que sa pauvre victime lui volait la vedette, accaparant toute l’attention de la foule, Hei Bazi, tout rejeté qu’il était, quitta le temple. Les moines ne le revirent jamais.

Jiugong, pour sa part, avait décidé de changer de nom, à la suite de sa rencontre avec Lv Ya ; il souhaitait désormais qu’on l’appelle « Jiugong le Sage ». En quête de paix et de tranquillité, il se mit en route pour son village natal, sur le Mont Jiu Gong. Ceux qui croisèrent son chemin s’accordaient sur le fait qu’il semblait affaibli, ne correspondant plus vraiment au guerrier légendaire que tout le monde décrivait jadis. Son épée elle-même apparaissait usée et diminuée, tout comme ses vêtements, éternels haillons informes et sales qui laissaient finalement apparaître son visage pâle et cerné. En dépit de son apparence fragile et négligée, Jiugong ne s’était jamais senti aussi accompli, et c’est satisfait et serein qu’il rentra finalement chez lui, auprès des siens.

Quant au Général Guo Jia, il suivit un parcours plus ou moins similaire en commençant lui aussi par se renommer – le changement de nom étant très en vogue à l'époque. C’est ainsi qu’il se proclama modestement « Ancien de la Prédiction miraculeuse ». Sollicité de tous côtés, Guo Jia refusa poliment de partager ses connaissances et ses techniques prétextant que « le savoir vient à point à qui se bat pour le trouver seul », avant de s'isoler pour se concentrer entre autres sur l’étude de la magie taoïste. Il espérerait ainsi pouvoir un jour atteindre son but ultime : maîtriser l'art de l'invisibilité. En effet, au cours de ses nombreux combats, il avait souvent eu la sensation de disparaître un court instant pour mieux troubler son adversaire et se rendit rapidement compte que parvenir à prolonger ce moment fugace pouvait faire de lui l’un des plus puissants guerriers à ce jour.

Celui qui recherchait Xuan Jian pouvait le trouver à la bibliothèque du Temple, de jour comme de nuit, penché sur une pluralité de manuels d’arts martiaux Shaolin. Persuadé que toute technique reposait sur des bases théoriques, Xuan réservait à présent son ténébreux regard, autrefois fort utile au cours de ses combats, aux textes anciens. Son immersion intellectuelle était telle qu’il en oubliait presque de se consacrer à son but premier : aider son prochain. Réalisant son incapacité à accomplir sa véritable mission, il décida d’abandonner le temple Shaolin et entreprit de s’aventurer vers l'inconnu, punition qu’il s’était imposée pour s’être laissé guider par sa vision étroite du monde et son égoïsme.

De tous les maîtres Wulin, un seul était donc resté fidèle à sa vocation : Lin Tiannan. Éternel défenseur du code du Xia, il n’hésitait pas à transmettre ses connaissances à des étudiants qui mettaient d'ores et déjà tout en œuvre pour devenir les plus grands guerriers que le monde ait jamais connu.

À cette même période, une nouvelle école voyait le jour en Chine, Junzi, fondée par le célèbre Bie Qing Child (l’enfant sans amour) originaire de la villa Wansu et par son acolyte, élève au collège Yu Bi, Shi Yanbing dit « le Pinceau de Jade ». Partageant les mêmes idéaux, les deux hommes s’étaient rapidement liés d’amitié et avait décidé de ne s’entourer que d’étudiants possédant la même vision des arts martiaux : une discipline indissociable d'autres arts tels que la musique, la poésie ou la calligraphie.

Xiao Bieqing, notre fameux « enfant sans amour », n’était autre que Xiao Tianqing, le fils cadet de Xiao Hongwan. Personne dans le Jianghu ne connaissait sa réelle identité, pas même son propre frère Xiao Tianfang alors chef de l’école Gai. Xiao Bieqing avait en effet décidé de se cacher de son dernier parent proche, ne possédant pas les mêmes croyances que lui et espérant ainsi éviter tout conflit. Très affecté par la mort de sa mère, il avait fait le serment de l’honorer en adoptant ses convictions. Ainsi, lui aussi persuadé que les écoles de justices dégageaient toutes la même hypocrisie, Xiao Bieqing s’était accordé avec Shi Yanbing à faire de Junzi une école neutre, dans la lignée de l’école Tang.

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Chapitre 5 – Un Empereur se meurt, une montagne s'effondre[/b

Lorsqu’en 1398 mourut Zhu Yuanzhang, le premier Empereur de la dynastie Ming, celui-ci fut remplacé sur le trône impérial par son petit-fils, Zhu Yunwen. Aussi perfide que son prédécesseur, le nouvel empereur avait hérité de son grand-père son aversion pour les Wulins et les pouvoirs locaux qu’il espérait annihiler afin de prendre le contrôle total du Jianghu. Cependant, Zhu Yunwen ignorait que deux autres hommes aussi avides de pouvoir que lui établissaient leurs propres stratégies afin de s’emparer du pays. L’arrivisme génétique de la famille impériale semblait atteindre ici son paroxysme puisque ces derniers s’avérèrent en réalité être deux oncles de Zhu Yunwen : Zhu Jing et Zhu Di.

L’un des deux oncles, Zhu Jing, aimait à se voir comme un Wulin et allait parfois même jusqu’à se prendre pour l’un des leurs. Il s’était toujours assuré que les écoles soient bien accueillies sur ses terres et se comportait toujours amicalement vis-à-vis de leurs maîtres. C’est ainsi que la Résidence royale Qing de Zhu Jing gagna en influence et commença même à s’étendre au-delà de Luoyang. Quant à son opposition catégorique à la cour impériale, elle était connue de tous ; il ne manquait d’ailleurs pas une occasion de former une alliance contre l’Empereur, bercé par l’espoir de pouvoir enfin accéder au titre qui, selon ses dires, avait injustement été attribué à son neveu alors qu’il lui revenait de droit.

Le deuxième oncle, Zhu Di, attendit, pour sa part, la deuxième année du règne de Zhu Yunwen avant de se rebeller à son tour contre son neveu, persuadé que ce dernier tentait de saper son autorité. Il refusa cependant de s’allier aux écoles Wulin pour atteindre son objectif et allant même jusqu’à devenir leur pire ennemi.

À cette même période, le dirigeant tyrannique de la seconde plus puissante société secrète, la Cité Lin Xiao, dominait à lui seul la quasi-totalité du peuple de la Montagne enneigée. Xuan Jian, notre moine-Wulin fraîchement sorti de son exil, n’avait pas abandonné ses idéaux et ce fut dans le but de secourir son prochain qu’il était retourné sur la Montagne. En effet, loin des Wulins et des autres moines Shaolins, il avait eu le temps de se remettre en question et de réfléchir à son réel dessein. Tout lui semblait clair à présent : Il n’y avait pas de meilleure occasion de se faire racheter que de rétablir l’ordre sur la Montagne enneigée ! Vêtu comme un simple balayeur de rue pour mieux tromper l’ennemi, Xuan Jian gardait un œil sur le tyran sans pour autant attirer son attention. Il pouvait ainsi épier les bribes de conversations à chaque coin de rue tout en s’informant des allers et venues des dirigeants de la Montagne. Les tentatives de corruption des membres des sociétés secrètes n’avaient plus de secret pour lui et c’est sans hésitation qu’il faisait circuler ces informations, rétablissant ainsi peu à peu la justice sur la Montagne.

Au cours de l’hiver de cette même année, la Montagne enneigée comptait une nouvelle alliance secrète, celle des Bouddhistes ésotériques. Une nuit, les membres de cette secte maléfique s’en prirent aux membres de la famille de la première puissance du mont. Bon nombre d’innocents moururent cette nuit-là. Tout comme la Cité Lin Xiao l’avait fait avant eux, les Bouddhistes esotériques s’infiltrèrent dans la ville, décidés à corrompre les plus respectables familles pour obtenir leur soutien. Les grands noms de la Montagne enneigée qui résistèrent courageusement furent éliminés sur le champ. Seule une jeune orpheline parvint à survivre à ce carnage, sauvée par un Wulin errant.

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[b]Chapitre 6 – Diviser pour mieux régner

Première partie

Revenons à présent à notre oncle Zhu Di, qui, dès 1403 entama sa propre campagne sur le Jingnan. Son succès fut tel qu’il parvint en une année à renverser son neveu Zhu Yunwen, prendre le contrôle de la capitale et se faire proclamer nouvel Empereur de la dynastie Ming.

Une fois sur le trône, Zhu Di voulut bien évidemment réactualiser le décret mis en place par Zhu Yaunzhang visant à éliminer tous les Wulins du Jianghu. Cette tentative se solda par un échec. En effet, depuis la mort du premier Empereur Ming, les Wulins avaient considérablement gagné en puissance, si bien que Zhu Di dû se rendre à l’évidence : il n’avait plus les moyens de lutter. Certains de ses officiers l’avaient même abandonné afin de servir le Jianghu. Au final, la campagne militaire de Zhu Di, bien que fructueuse, s’était révélée fort chère pour l’Empire dont le moral baissait de jour en jour.

Zhu Di n’avait plus vraiment le choix. Il devait à tout prix trouver une stratégie qui lui permettrait à la fois de sauver définitivement l’Empire, de se débarrasser de ses opposants, de consolider son pouvoir et de regagner la confiance de son peuple. Il savait que seuls les Wulins pourraient l’empêcher de parvenir à ses fins, crainte qui l’amena donc à mettre au point les plans les plus extravagants afin de contrer ces derniers.

Après des semaines de réflexions intenses, notre fin stratège fut soudainement illuminé par l’idée la plus génialissime qu’il n’ait jamais eue. Il s’agissait simplement d’envoyer ses conseillers briser les alliances directement chez les Wulins. Si le simple fait de penser aux doutes qu’il pourrait semer chez ses ennemis le réjouissait systématiquement, sa réaction fut explosive lorsque les premiers conflits éclatèrent entres les différentes écoles. Comme le dit si bien l’adage : « Lorsque la bécassine et la moule se fritent, c’est le pêcheur qui en profite ! » Zhu Di venait de jeter sa ligne empoisonnée dans le lac Jianghu et ne doutait pas une seconde qu’une brochette de poissons morde à l’hameçon.

Les faux Wulins de Zhu Di firent alors courir le bruit que la famille Tang possédait la fameuse carte qui indiquait l’emplacement secret du manuel des Neufs Yin, caché au cœur de la Montagne Jiu Gong – fait qui expliquerait d’où Jiugong avait puisé ses techniques incroyables qui lui avaient permis de vaincre Lv Ya des années auparavant. Considéré comme le Saint Graal des Wulins, unique moyen de devenir le guerrier le plus puissant de Chine, le manuel effrayait autant qu’il fascinait. En pensant que cet objet précieux se trouvait entre les mains de Jiugong le Sage, le peuple aurait davantage de raisons de craindre le maître Wulin que son Empereur.

Ainsi, à mesure que la rumeur se répandait, les habitants du Jianghu perdaient peu à peu la confiance qu’ils avaient placée en Jiugong : le plan de Zhu Di semblait fonctionner à merveille.

Conformément aux instructions de Zhu Di, ses fidèles espions furent à l’origine des premiers conflits entre la secte Gai et la Forteresse des Douze Compères. Une fois les alliances dites « maléfiques » et « neutres » affaiblies, Zhu Di entreprit de s’attaquer aux alliances de justice. Son but était de convaincre le peuple du Jianghu qu’un conflit avait éclaté entre les Shaolins et les écoles Wudang et Emei. Propager une telle rumeur n’avait rien d’extrêmement complexe pour lui car il savait exactement à qui s’adresser pour que ses propos circulent dans tout l’empire.

Dans les plans de Zhu Di, le peuple ne saurait plus à qui se fier ; c’est donc perdu et affaibli qu’il se tournerait vers un tiers : l’Empereur lui-même !

Le Wulin Mengzhu Lin Tiannan, chef suprême des Wulins, n’avait jamais cessé de s’inspirer du code de Xia, auquel il était plus dévoué que jamais. Contrairement à d’autres, il n’arrivait pas à croire les rumeurs colportées par Zhu Di. Il décida donc de mener sa propre enquête afin de confirmer son intuition. Une fois qu’il eut la certitude qu’aucun conflit ne résidait entre les différentes alliances de justice, le Maître décida de répandre sa propre version de l’histoire, la vraie cette fois-ci. C’est ainsi que Lin Tiannan parvint à rétablir paix et sérénité dans tout le Jianghu qui, une fois informé des plans machiavéliques de Zhu Di, fut temporairement libéré de l’emprise de l’Empereur.

Deuxième partie

Malgré ses difficultés à infiltrer les écoles Wulin, Zhu Di était déterminé à imposer sa domination sur le peuple du Jianghu. Prêt à redoubler d'efforts, il forma sa propre unité spéciale pour accomplir sa volonté. La Garde Royale semblait parfaite pour ce travail. Sous Zhu Yuanzhang, le rôle des Gardes Royaux était de superviser, d'espionner et de réprimer les activités illégales des représentants du gouvernement, mais Zhu Di en décida autrement en leur confiant une mission des plus personnelles : supprimer les Wulins. Il leur avait laissé carte blanche : tout ce qu’ils avaient à faire était atteindre leur objectif.

Accorder autant de puissance à ses hommes n’était peut-être pas la décision la plus réfléchie que l’Empereur ait prise et ce qui devait arriver arriva. Les membres de la Garde Royale s’enorgueillissaient de jour en jour, se vantant de leur indépendance fraîchement acquise, provoquant inévitablement la jalousie de leurs homologues militaires. Défiant toute forme d’autorité autre que l’Empereur lui-même, les Gardes Royaux ne respectaient ni les coutumes traditionnelles de l’armée ni la plupart des dignitaires du pays. Le célèbre et influent eunuque Hou Xian, à la tête de la Chambre de l’Est, lassé d’une telle attitude, envoya ses subordonnés auprès des pauvres officiers offensés par la Garde Royale. Il put ainsi faire circuler une nouvelle rumeur dans le royaume : la Garde Royale tenterait de se soulever contre l’Empereur. Pour comprendre l’attitude de Hou Xian, il est bon de savoir que la Chambre de l’Est avait refusé, quelque temps plus tôt, de servir les intérêts personnels de Zhu Di.

Conscient que ses hommes étaient devenus incontrôlables, Zhu Di était pourtant à mille lieues de se douter que dehors, ces derniers étaient accusés de rébellion. Une fois au courant des rumeurs qui circulaient à leur sujet, l’Empereur, qui commençait à perdre patience face à une Garde dont il se méfiait de plus en plus, conseilla à chacun de ses espions d’agir avec plus de discrétion. À ce moment-là encore, il n’imaginait pas à quel point le contrôle de la Garde Royale allait lui échapper...

En fouinant sur les terres jianghiennes à la recherche de moultes informations relatives aux arts martiaux, les Gardes Royaux découvrirent une ancienne compétence maléfique appelée Sura Yin. Le bruit courait que cette technique extrêmement dangereuse toute droit sortie de l’Ouest du pays était susceptible de causer d’immenses ravages. Celui qui maitrisait le Sura Yin était capable de contrôler l’esprit de sa victime pour faire de cette dernière un guerrier insensible et sanguinaire. Hypnotisé par l’obtention d’un tel pouvoir, Huang Puyao, le Général adjoint de la garde, implora son Général, Gang Ji de leur laisser, à lui et ses hommes, une chance de se familiariser avec cette fameuse technique. Gang Ji, fasciné lui aussi par le Sura Yin céda aisément au désir de son second. C’est ainsi que les hommes de la Garde Royale débutèrent leur entraînement.

Hélas, cette technique pourtant si puissante s’attaquait aussi à ceux qui l’utilisaient, absorbant peu à peu leur humanité et les restes de pitié qui les habitaient encore. Sans le savoir, Zhu Di venait de perdre le contrôle complet de la Garde Royale.

En apprenant la façon dont sa garde s’était laissée ensorceler par une vulgaire technique de Kung Fu, Zhu Di entra dans une rage folle. Allant et venant dans la salle principale du palais, l’Empereur s’efforçait de retrouver ses esprits. Non seulement il n’était pas parvenu à écraser les Wulins, mais en plus, ironie du sort, ses hommes l’avaient abandonné au profit d’un Kung Fu qu’ils étaient censés anéantir ! Zhu Di avait retourné la situation dans tous les sens et ne trouva, au final, pas de meilleure solution que de sacrifier Gang Ji devant le reste de la garde. Ainsi, tous sauraient ce qu’il en coûte aux hommes qui osent défier, trahir ou abandonner leur Empereur.

Gang Ji fut donc appelé au palais le matin suivant. Epuisé et tremblant, le général de la garde ne s’attendait pas à recevoir un accueil si peu chaleureux de la part de l’Empereur. Il pria Zhu Di de l’écouter, hurlant à qui voulait l’entendre que la faute revenait à Huang Puyao, un manipulateur qui méritait d’être arrêté à sa place. Zhu Di ne tarda pas à couper son interlocuteur d’un ton ferme avant de s’adresser calmement au bourreau. Ce dernier abattu Gang Ji sur le champ, laissant son corps inerte sur les marches du palais tandis que Zhu Di s’éloignait, triste d’avoir perdu un homme à qui jadis il avait accordé toute sa confiance.

Pendant ce temps, Huang Puyao avait naturellement pris la tête de la Garde Royale, conduisant ses hommes hors de la capitale. Rien ni personne ne semblait pouvoir les arrêter, ni les soldats de Zhu Di, ni leur famille et amis. Cousins, cousines, frères, animaux de compagnie, chèvres et lapereaux furent massacrés sur leur passage pour peu que ces derniers tentaient de s’opposer à leur mission. Une fois libres de toute influence impériale, ils furent rejoints par l’ambitieux Hou Xian avec lequel ils formèrent une nouvelle école Wulin maléfique : le Jinyi. Prêts à tout pour dominer les alliances Wulin de justice, les membres du Jinyi cherchèrent du renfort du côté de la Blissful Valley, une école aux idéaux similaires. Ainsi associées, les deux alliances maléfiques possédaient le bagage nécessaire pour affronter les écoles de justice tout en limitant le pouvoir de ces dernières dans le Jianghu.

Pendant ce temps-là, la résidence Royale Qing gagnait en influence à travers toute la région. Zhu Jing avait semé le bien autour de lui, enchaînant les bonnes actions dans le Jianghu. En peu de temps, il était devenu la coqueluche des Wulins qu’il ne cessait de couvrir de gloire et de cadeaux. Des rumeurs affirmaient même que Lin Tiannan pensait sérieusement à faire de Zhu Jing son successeur au poste de Wuling Mengzhu, figure incontournable du Jianghu. Un but que l’empereur Zhu Di parvenait toujours pas à atteindre, malgré sa soif de pouvoir …

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Chapitre 7 – Quand les chasseurs deviennent les proies
Première partie

Lorsque Lin Tiannan sut que le manuel des Neuf Yin avait refait surface dans le Jianghu, il entreprit de mener sa propre enquête afin de découvrir la vérité. Il n’était pas prêt à laisser des personnes mal informées prendre des décisions hâtives et déraisonnables si facilement.

Le supposé détenteur du fameux manuel, Jiugong le Sage, avait également eu vent des rumeurs qui couraient à son sujet et se doutait que Lin Tiannan ne tarderait pas à lui rendre une petite visite. Il prit donc soin d’inviter lui-même le Wulin Mengzhu dans son village avant que celui-ci ne débarque à l’improviste.

Cela faisait deux ans que les deux maîtres Wulin ne s’étaient pas adressé la parole. Très proches autrefois, tous deux semblaient plutôt nerveux à l’idée de se retrouver, incapables de jauger l’évolution de l’autre. Quelles étaient ses nouvelles aptitudes ? Avait-il perdu ses valeurs morales ou au contraire, avait-il gagné en sagesse ? Telles étaient les questions qui envahissaient l’esprit des deux hommes.

Finalement, lorsque son vieil ami s’approcha de la résidence, Jiugong se senti apaisé, sentiment que partagea immédiatement Lin Tiannan, heureux de voir que le sourire honnête de son ancien ami n’avait pas disparu. Très vite, les deux hommes se remémorèrent leurs souvenirs passés autour d’un thé suivi d’un délicieux repas. Plus les minutes passaient, plus Lin Tiannan se sentait à l’aise, si bien qu’il n’eut aucun mal à s’ouvrir à Jiugong.

Il aborda alors les rumeurs qui couraient dans le Jianghu :

« Si tu es bien celui qui possède le manuel, nous aviserons ensemble, mais pour l’heure, j’ai besoin de connaître la vérité, affirma-t-il enfin.

Jiugong lui répondit par un sourire et lui assura qu’il n’y aurait aucunement besoin d’aviser.

– Je n’ai même jamais posé les yeux sur le manuel, avoua-t-il. »

En effet, ni hasard ni livre mystique n’avait joué un rôle décisif le jour où Jiugong était parvenu à triompher de Lv Ya. La raison de son succès ? Une formation secrète qu’il avait suivie quelques mois avant le combat avec un maître Kung Fu des mers du Sud.

Soulagé, Lin Tiannan jugea cependant que Jiugong lui avait fourni très peu de détails concernant ce « maître des mers du Sud » et qu’il lui avait semblé confus lorsque, par exemple, il avait reconnu ne plus se rappeler de quel temple ce dernier était originaire. Ces jours-ci, Lin Tiannan ne savait pas à qui se fier : ses soupçons étaient-ils fondés ou bien était-il en train de se laisser envahir par une paranoïa oppressante ? Il voulait croire son vieil ami mais les événements qui avaient eu lieu récemment dans le Jianghu l’avaient poussé à se méfier du moindre propos suspect.

Conscient que Lin Tiannan ne lui faisait pas pleinement confiance, Jiugong le Sage tenta une approche :

« Tu m’as l’air bien troublé en ce moment, mon ami.

– Si tu savais mon cher Jiugong ! En ce moment-même, une force secrète tente de détruire le pouvoir des Wulins. Je sais bien que depuis longtemps tu as décidé de ne pas te mêler de ce genre d’affaire, mais je dois bien t’avouer que je suis extrêmement inquiet ces derniers temps. Je crois bien que j’ai du mal à distinguer ceux qui tentent de me tromper de mes véritables alliés. »

Lin Tiannan poursuivit en expliquant  avec quelle rapidité les sectes secrètes du mal gagnaient en puissance et la façon dont le Bouddhisme ésotérique avait éradiqué les dirigeants de la Montagne enneigée. Aujourd’hui à la recherche d’un successeur, Lin Tiannan était terrifié à l’idée d’arrêter son choix sur la mauvaise personne, plaçant ainsi la confiance d’un peuple entier entre les mains d’un homme perfide et immoral.

Tout à coup, Jiugong fut frappé par un éclair de génie : et s’il décidait, en prenant sa retraite, de supprimer le poste de Wulin Mengzhu ? De cette façon, personne ne serait en mesure de contrôler l’intégralité des écoles. Le peuple, quant à lui, se verrait protégé des forces du mal, le temps que Lin Tiannan découvre l’identité de ceux qui cherchaient à prendre sa place. Cette solution l’enchantait d’autant plus que Jiugong semblait le soutenir, affirmant qu’il était toujours judicieux de limiter le pouvoir de celui qui désire trop ardemment l’obtenir.

Au cours de son séjour, Lin Tiannan apprit que Jiugong était à la recherche d’un officier susceptible de l’aider dans son travail au quotidien. C’est ainsi que le maître des Wulins lui recommanda Zhang Danfeng, qui n’était autre que le petit-fils de Zhang Shicheng, empereur de la dynastie Da Zhou. Si Zhang Shicheng avait su résister face à Zhu Yuanzhang pour défendre son royaume du centre de la Chine, il dut malheureusement se rendre et accepter sa défaite au bout de dix mois de bataille intense et spectaculaire. Comme il ne pouvait pas exposer son petit-fils aux dangers de la guerre, il avait envoyé l’enfant hors de Chine, chez un ami qui assurerait sa sécurité. Mais Zhang Danfeng n’était pas le seul descendant de l’Empereur. Il avait une sœur prénommée Zhang Danling que le souverain avait pris soin de cacher dans un manoir secret, près du lac de Dongting.

Ainsi séparés, le frère et la sœur avaient vécu leur exil de manière très différente : alors que l’ambitieux Zhang Danfeng était sur le point de devenir un officier des plus compétents, sa sœur, pourtant incapable d’oublier l’incident qui l’avait séparée de sa famille, incarnait à elle-seule la sagesse et la beauté.

Deuxième partie

Après avoir été séparés pendant dix-sept longues années, Zhang Danling et Zhang Danfeng furent finalement réunis. Il aurait été bien naïf d’imaginer que les deux jeunes gens s’entendent après avoir été élevés dans des foyers si différents et c’est sans surprise qu’ils durent, l’un comme l’autre, se confronter à une vision du monde qui leur avait été jusqu’alors étrangère. Envahie par l’amertume, la belle Zhang Danling ne vivait que dans l’espoir de renverser un jour la dynastie Ming, vengeant ainsi la défaite de son grand-père. Persuadée que les liens du sang primaient sur un quelconque désir personnel, la jeune fille n’envisageait pas une seconde que son frère ne puisse pas l’accompagner dans sa quête vengeresse.

Mais penser que Zhang Danfeng participerait à un tel plan était mal le connaître. En effet, celui-ci s’était investi corps et âme dans la reconstruction de son pays, venant en aide aux civils les plus démunis, les assistant pour démarrer une nouvelle vie et regagner un peu de dignité. Il refusait donc d’abandonner ceux qui dépendaient de lui, pensant qu’ils ne survivraient pas à une autre guerre.

Alors que sa sœur avait succombé au côté obscur de la force, se laissant gouvernée par sa colère, Zhang Danfeng avait su canaliser sa douleur pour en créer une force positive. Ce qui lui valut de se forger une incroyable réputation d’officier.

Prenant exemple sur son frère, Zhang Danling réussit finalement, tant bien que mal, à concentrer sa colère pour mettre en avant ses compétences afin de devenir l’un des conseillers principaux Zhu Jing. Son talent pour les stratagèmes alambiqués et son esprit calculateur n’avaient pas leur pareil dans tout le royaume et Zhu Jing réalisa très vite à quel point une telle personne pouvait lui être bénéfique.

Même si elle concentrait toute son énergie sur ce nouveau poste qui lui permettait de servir son dessein autant que celui de Zhu Jing, Zhang Danling n’en perdait pas son désir de vengeance et pas un instant elle n’oubliait que son frère l'avait trahie, une nouvelle fois. Chaque nuit, elle arpentait le large corridor de ses appartements, repensant au jour, des années auparavant, où tout s’effondra autour d'elle  ; sa fureur ne faisait alors que grandir indéfiniment.

Quand Zhang Danling apprit que son frère avait vendu l’intégralité des trésors de famille pour venir en aide aux pauvres du pays, ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase Ming de sa chambre. Non seulement son frère reniait son sang et l’abandonnait une fois de plus, mais en plus, il le faisait au bénéfice de ceux qui avaient jadis trahi leur grand-père, salissant le nom des Zhang et les empêchant d’accéder un jour au trône.

Alors que la colère Zhang Danling persistait, les conflits commencèrent à surgir dans le Jianghu. Elle et son frère débattaient encore et toujours de ce que leur véritable objectif devait être et les forces du mal commençaient à s’emparer d’eux. Personne ne savait réellement qui étaient les véritables dirigeants du pays et très vite le peuple du Jianghu se trouva la tête prise entre le marteau et l'enclume.

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